Le chocolat au temps des Mayas et des Aztèques : Un délice sacré de l’Antiquité
Le chocolat, bien plus qu’une simple gourmandise, a des racines profondes remontant à des époques ancestrales, notamment chez les Mayas et les Aztèques en Amérique centrale. Dans cet article, nous vous invitons à un voyage dans le temps pour explorer l’héritage fascinant du chocolat à l’époque de ces civilisations captivantes.
Le Cacao : Un Trésor de la Terre et du Divin
Les Mayas et les Aztèques considéraient le cacao bien au-delà d’une simple denrée culinaire. Ils percevaient les fèves du cacaoyer comme des dons divins, des trésors naturels symbolisant la puissance et la spiritualité. Les arbres étaient vénérés et entretenus avec soin, et les fèves servaient même de monnaie d’échange. Cette « richesse brune » était omniprésente dans leur vie quotidienne, imprégnant des rituels religieux et des festins somptueux. Le nom scientifique du cacaoyer est d’ailleurs Theobroma cacao, Theobroma qui signifie, en latin, « nourriture des dieux ».
Du Cacaoyer à la Boisson Sacrée : Rituels Symboliques et Pratiques Culturelles
Au cœur des civilisations Mayas et Aztèques résidait une maîtrise de la transformation des fèves de cacao en une boisson dense et riche, un peu différente du chocolat chaud d’aujourd’hui, connue sous le nom de « xocolātl » en nahuatl, la langue des Aztèques. Cette boisson était élaborée en pilant les grains de cacao à genoux, au moyen d’un mortier moitié bois, moitié fer et légèrement chauffé, sur une pierre plate – la matate. Les fèves étaient ensuite grillées et concassées avec des épices, notamment du poivre et du piment, de la cannelle et de l’achiote et passées au tamis.
Ce nectar avait une place centrale lors des cérémonies religieuses et des occasions spéciales, agissant comme un lien tangible entre le divin et le terrestre.
Lié à la fertilité, à la régénération et à la connexion spirituelle, le chocolat était au cœur de rituels qui définissaient les Mayas et les Aztèques. Par le biais de cérémonies spécifiques, le cacao était offert aux dieux pour apaiser leur colère ou recevoir leurs bénédictions. Les dirigeants consommaient également cette boisson pour renforcer leur lien avec le sacré et affirmer leur autorité.
Le chocolat était une boisson de prestige, réservée à l’élite royale, à la noblesse, aux marchands et aux hauts fonctionnaires militaires. Des artefacts archéologiques témoignent que dès 450 après J.-C., de somptueux récipients contenant des boissons chocolatées étaient placés dans les tombes des rois mayas. Ces contenants étaient décorés de textes hiéroglyphiques décrivant la saveur exceptionnelle de la boisson au chocolat.
Le Cacao à Travers les Âges : Une Utilisation Polyvalente
Le cacao, cette précieuse denrée aux multiples facettes, a joué des rôles variés bien avant son utilisation à des fins culinaires ou médicinales.
Avant d’envahir nos cuisines et nos pharmacies, les fèves de cacao avaient une fonction singulière dans la société maya. Elles servaient de monnaie d’échange. Remplaçant le système de troc traditionnel, les Mayas avaient déduit que l’argent pouvait littéralement pousser sur les arbres, donnant naissance à un modèle économique révolutionnaire. Les preuves archéologiques révèlent que les fèves de cacao possédaient une valeur inhérente, matérialisée par des transactions telles qu’un lapin était équivalant à 10 fèves, un esclave estimé à 100 fèves.
Outre leur rôle monétaire, les Mayas utilisaient les fèves de cacao comme unité de mesure. L’unité de base était la « Carga », basée sur la charge qu’un homme pouvait porter sur son dos, représentant environ 8000 fèves, ce qui a conduit au développement d’unités intermédiaires de mesure.
Les propriétés hydratantes du beurre de cacao, extrait via un processus complexe, ont également été identifiées par les Mayas et les Aztèques. Ce beurre de cacao est devenu un élément fondamental de leur arsenal médical, utilisé pour soigner les gerçures, les brûlures, calmer les effets du soleil, traiter des problèmes hépatiques et pulmonaires, et même comme antidote contre les morsures de serpents.
Jusqu’au XVIIe siècle, le chocolat n’était consommé qu’en tant que boisson. C’est en 1674 que le premier chocolat à croquer fut fabriqué à Londres sous le nom de « chocolat en boudins à l’espagnole ». Cette transformation a inauguré une nouvelle ère dans l’histoire du cacao, ouvrant la voie à la gamme variée et délectable de produits chocolatés que nous savourons aujourd’hui. Ces changements, émergeant de pratiques développées par les Mayas et les Aztèques, ont jeté les bases du chocolat moderne, offrant une palette infinie de délices chocolatés comme ceux de notre chocolaterie à Genève.
En somme, l’histoire du cacao est une épopée aussi savoureuse que fascinante. Des rituels sacrés à la monnaie d’échange insolite, des soins médicaux au plaisir gourmand, le cacao a transcendé le temps pour nous offrir un legs culturel et gustatif d’une richesse inestimable.
Les origines du chocolat à La Bonbonnière:
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- En septembre, nous rendons hommage aux civilisations qui les premières ont apprécié le chocolat avec une vitrine décorée sur ce thème et composée de sculptures en chocolat de notre chocolatière et professeure à L’École du Chocolat, Alice Cambois, et un chocolat chaud du mois inspiré de la boisson originale le « xocolātl » à déguster dans tous nos Bars à Chocolat.
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